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Presse – L’argent des syndicats

Pendant quatre mois (de février à mai 1999), les enquêteurs sociaux de l’inspection générale des affaires sociales ont mené leurs investigations, épluché les documents administratifs, mis leur nez dans les affaires nauséabondes du monde syndical. Transmis au parquet de Nanterre, le rapport de l’IGAS est une véritable bombe qui éclabousse aussi bien le patronat que les organisations syndicales officielles.

Au cœur de la cible des enquêteurs, la Caisse de retraite inter-entreprises (CRI), une des nombreuses associations qui gèrent les retraites complémentaires. Passée au crible, la gestion de cet organisme révèle une litanie de dérives : trésorerie opaque, notes de frais exorbitantes, rémunérations très élevées de certains dirigeants, achats de chevaux de course (!), versement de commissions à des intermédiaires, destruction d’archives…

Opposés devant les caméras de télévision, syndicats et patronat se retrouvent sur l’essentiel : le partage du gâteau. Les inspecteurs révèlent en effet “un système de financement direct ou indirect” entre le groupe CRI et les organisations syndicales. Les cinq syndicats dits “représentatifs” (CFDT, CFTC, CGC, CGT et FO) ont été grassement subventionnés par des biais divers (rémunération de délégués syndicaux, formation, publicité…) pour un montant s’échelonnant de 9,014 millions de francs en 1995 à 14,116 millions de francs en 1996. Des arrangements négociés “en secret et de manière bilatérale, syndicat par syndicat, par le directeur général du CRI au plus haut niveau des fédérations et des confédérations”.

En marge de la loi, ces pratiques délétères relèvent désormais de la justice qui va devoir dévider cet écheveau syndicalo-financier. Il est en effet plus que probable que la CRI ne soit pas un cas à part dans la nébuleuse des organismes qui ont en charge la gestion des caisses de retraite. Interrogé sur France Inter le 10 janvier, Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGE, prenait les devants, affirmant “qu’il y a un vrai problème de financement du syndicalisme pour tout ce qui est activité en dehors des entreprises”.

Martine Aubry, qui a diligenté cette enquête auprès des services de l’Igas, est désormais au pied du mur. Doit-elle aller au bout de ces investigations et prendre le risque d’ébranler considérablement tout le monde syndical, ou va-t-elle mettre un bémol à cette opération mains propres qui risquerait à court terme de gêner l’action du gouvernement ? En effet, un grand déballage sur les méthodes occultes de financement des organisations syndicales priverait assurément le gouvernement de l’appui indispensable de ces dernières sur l’application des 35 heures. Or entre la nécessité d’obliger les syndicats à respecter la loi, et son dessein politique (application des 35 heures, création de 350 000 emplois “jeunes”) qu’elle veut à tout prix atteindre avant les municipales de juin prochain, il est à craindre que Martine Aubry ne tergiversera pas longtemps.

Français d’abord !, janvier 2000

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