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Presse – Pauvreté : Christine Boutin veut instaurer un revenu minimum universel

Trois cents euros par mois du berceau à la tombe

L’ex-égérie de la lutte anti-Pacs est devenue la pasionaria de la sociabilité. En présentant hier matin les grandes lignes du rapport qu’elle venait de remettre au premier ministre sur “la détérioration du lien social et l’isolement” (nos éditions du 13 septembre), Christine Boutin ne s’est pas contentée de proposer des demi-mesures pour remédier à “la crise fondamentale” que connaît la France.

Cinq mois de travail, au cours desquels elle a auditionné 400 personnes, ont amené le député UMP des Yvelines à un diagnostic alarmant – “la situation du pays est critique” – et à la certitude que les Français attendent des politiques un nouveau projet de société : aujourd’hui, “la seule chose que les Français ont en commun, tonne l’ex-candidate aux élections présidentielles, c’est la peur de l’avenir, de l’insécurité. Or cette peur fragilise la République et la démocratie”.

La présidente du Forum des républicains sociaux, parti indépendant associé à l’UMP, ne mâche pas ses mots. Pour sortir de cette crise du lien social, “il faut une nouvelle répartition des richesses dans notre pays” afin de “redonner une chance à tout le monde”. Elle propose pour cela la création d’un “dividende universel” de 300 euros par mois pour tous les Français de la naissance à la mort, qu’ils soient riches ou pauvres ; une sorte de revenu d’existence “permanent, égal pour tous, inaliénable, cumulable” qui ne serait “ni une allocation, ni un revenu minimum mais la traduction dans la réalité économique de la part d’héritage produite par les savoir-faire des générations passées et à faire fructifier pour l’avenir”.

Une idée que l’élue ne sort pas de son chapeau puisque c’est un député de la Convention, Thomas Paine, qui en 1796 émit le premier cette proposition… “ll doit y avoir un grand débat national sur le sujet. Mais je n’aurais pas pris le risque de présenter une telle affaire au premier ministre si je n’étais pas certaine que c’était finançable !”, a lancé Christine Boutin, affirmant que ce système étudié par de nombreux économistes de droite et de gauche est appliqué en Alaska, et à l’étude en Irlande, au Brésil, en Afrique du Sud, aux Pays-Bas.

En attendant, pour remédier aux situations d’isolement dont l’actualité de l’été a donné la mesure, Christine Boutin a formulé 40 propositions : revaloriser les métiers de la transmission et de la relation (enseignants, travailleurs sociaux, élus, médecins, etc.) en clarifiant leur mission.

Redonner aux familles la capacité d’assumer leur responsabilité en multipliant, par exemple, les “écoles de parents” : “Toutes les personnes auditionnées, sans exception, quelle que soit leur posture philosophique et politique, ont évoqué le rôle essentiel de la famille”, n’a-t-elle pas manqué de faire remarquer.

Christine Boutin a insisté également pour que les budgets de l’action sociale soient sanctuarisés et qu’on “oblige l’administration à mettre sa complexité derrière le guichet”. Elle demande que les relations entre personnes âgées et jeunes soient systématiquement favorisées. Que la prévention du suicide soit renforcée. Qu’une obligation de “signalement de rupture sociale” soit instaurée. Elle propose de faciliter la réinsertion des ex-détenus en leur ouvrant l’accès à la fonction publique. Et de soutenir les associations qui développent les relations de voisinage.

Le Figaro, 30 septembre 2003

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